Centre de création, formation et développement pour les arts de la marionnette
(interrogations d’automne)
Écrire, c’est assembler des signes.
Écrire la marionnette, c’est composer avec les matières, les objets, les espaces…
Interroger l’espace entre le manipulé et le manipulateur.
Mettre en relation des états de mouvement, entre l’inertie et l’action.
La mise en jeu de la marionnette pré - suppose qu’on tienne compte de multiples critères, dont notamment ceux de la matière et de l’impulsion du mouvement.
La marionnette est un objet qui résiste, qui a ses propres lois de gravité, et qu’il faut convaincre.
C’est un art de la transposition continuelle, entre ce qui est sur le papier, au début, et les forces et les résistances de la matière employée.
L’image dans la représentation : le corps de l’acteur qui « incarne », plus « anonyme » »( ?) que le corps et le visage d’une marionnette.
L’effigie de celle-ci étant son emblème immuable.(pas d’histoire, pas de vécu, pas de passé : seulement le présent de l’action).
Les relations entre les mouvements, les voix et les corps en jeu dépassent, déroutent, la notion traditionnelle de littérature dramatique.
L’écriture de la marionnette est une écriture qui va au-delà du texte. Une écriture qui veut prendre en compte la spécificité de la contemporanéité des signes qui agissent sur le plateau.
Le texte théâtral ne se réduit pas à ce qui est dit sur le plateau.
(Le théâtre ne s’écrirait-il que sur le mode de la parole ?)
« Au théâtre, la parole est action » : Michel Vinaver.
Dans le théâtre de marionnettes, nous devons situer cette action entre toutes les forces présentes sur le plateau, entre réalité de la matière et abstraction de l’image.
Écrire la marionnette c’est chercher la « langue » qui exprime et qui correspond à cette nécessité…
(à suivre…)
automne 2005